Cryptomonnaie : Facebook finalise l’encadrement avec les autorités américaines
Le géant américain multiplie les consultations en vue du lancement en 2020 de son fameux « GlobalCoin », censé permettre à ses utilisateurs de payer et de s’échanger directement des fonds. Mark Zuckerberg a notamment pris contact avec la CFTC, le régulateur du marché des dérivés outre-Atlantique.
Cette fois-ci, Mark Zuckerberg veut bien faire les choses. Critiqué pour son manque de transparence, notamment vis-à-vis des autorités américaines, le patron de Facebook, qui planche actuellement sur le lancement d’une cryptomonnaie maison, consulte tout le monde. Et tout particulièrement les régulateurs.
Le milliardaire a commencé il y a quelques jours à échanger avec la Commodity Futures Trading Commission, le régulateur du marché des dérivés outre-Atlantique, au sujet du « GlobalCoin ». « Nous en sommes aux premières étapes », a confirmé au « Financial Times »,le patron de la CFTC, Christopher Giancarlo.
Lancement prévu en 2020
Facebook planche depuis plus d’un an sur sa cryptomonnaie, qui pourrait permettre aux plus de 2 milliards d’utilisateurs de Facebook (WhatsApp et Instagram) de payer et de s’échanger des fonds. Pour ce projet, le groupe a déjà recruté près d’une centaine de personnes. Le « GlobalCoin » est attendu pour début 2020 et devrait, dans un premier temps, être disponible dans 12 pays.
Pour sa cryptomonnaie, Zuckerberg a besoin de baliser le terrain, car le « GlobalCoin » est un projet inédit. Surtout à cette échelle : est-ce une monnaie, un produit dérivé ? « Ce serait la première devise transnationale émise par une multinationale », expliquait récemment aux « Echos » Philippe Herlin, docteur en économie et auteur de deux livres sur le bitcoin.
Selon plusieurs journaux américains, Mark Zuckerberg aurait ainsi déjà consulté le Trésor et la SEC, le gendarme boursier américain, pour déterminer la nature du « GlobalCoin ». Les deux institutions n’ont pas confirmé. Mais le choix de consulter la CFTC n’est pas anodin, car cette institution basée à Washington s’occupe de tous les contrats dérivés aux Etats-Unis.
Vers un « stablecoin »
Or, la plupart des opérations et transactions libellées en cryptomonnaies – surtout en bitcoin – se font aujourd’hui via ce type de produits très convoités à la Bourse de Chicago. « Nous sommes très intéressés par le projet et nous voulons comprendre », a justifié au « FT » Christopher Giancarlo.
Reste que la nature du « GlobalCoin » n’a pas encore été déterminée. Et selon toute vraisemblance, ce devrait être un « stablecoin », c’est-à-dire une cryptomonnaie indexée sur un panier de devises. Au moins sur le dollar.
Un tel système a l’avantage d’éviter les trop fortes fluctuations des cryptomonnaies, incompatibles avec le fonctionnement d’un moyen de paiement. Il a aussi l’avantage d’éviter au « GlobalCoin » d’être considéré comme un produit dérivé… « C’est très intelligent », a d’ailleurs lâché au « FT » Christopher Giancarlo.
Source : Les Echos